Trésors de la France - Conques
LE TRESOR DE L'ABBAYE DE CONQUES
Abbaye de Conques (Rouergue)
Le nom de Conques vient du site en forme de coquille échancrée par le torrent de l'Ouche et dominant la vallée du Dourdou.
L'abbaye de Conques se développa surtout à partir de l'arrivée des reliques de Sainte Foy, jeune martyre d'Agen au cinquième siècle. Conques était un grand centre de pèlerinages et une des principales villes-étapes sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, la via Podensis passant par le Puy-en-Velay.
Le monastère de Sainte-Foy atteignit son apogée au début du 12è siècle, sous l'abbatial de Begon III (1087-1107
Objet de culte (Reliquaire)
Matériaux : Argent doré, Cuivre, Cristaux, Pierres précieuses, Intailles, Camée, If, _Or
Date : entre le Vème et le XIXème siècle Artiste : Anonyme Modèle : Sainte Foy. Lieu : Abbaye de Conques
Une chrétienne de la cité d'Agen, âgée de douze ans à peine et convertie par Foy (évêque de la ville de saint Caprais), refusera de renier sa foi et subira le sort réservé aux premiers chrétiens. Les moines de Conques, dépourvus de reliques, seront progressivement oubliés. L'un d'entre eux, Ariviscus, parviendra à soustraire les reliques de sainte Foy dans une église située aux environs d'Agen, entre 864 et 875. Ce vol pieux déclenchera subitement des miracles. Conques deviendra un lieu de pèlerinage très important pendant plus de trois siècles. Elle deviendra une étape obligatoire sur l'une des routes les plus suivies du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. La prospérité qui en découlera enrichira le trésor de la statue-reliquaire de sainte Foy qui sera hébergée dans une nouvelle église à trois nefs précédées d'un clocher-porche. L'église Sainte-Foy de Conques, commencée entre 1041 et 1052 par l'abbé Odolric et terminée au cours du premier quart du XIIème siècle, appartient à la famille romane des grandes églises de pèlerinage issue de Saint-Martin de Tours.
Bernard d'Angers écrira, vers 1010, au sujet de la relique :
"Lorsque nous avons paru devant elle, l'espace était si resserré, la foule prosternée sur le sol était si pressée, qu'il nous fut impossible de tomber à genoux... En la voyant pour la première fois, toute en or, étincelant de pierres précieuses et ressemblant à une figure humaine, il parut à la plupart des paysans qui la contemplaient, que la statue les regardait d'une manière vivante et qu'elle exauçait de ses yeux leurs prières."
La statue-reliquaire subira de nombreuses transformations qui n'altéreront pas les caractères essentiels. Les longues et étroites chaussures, à l'exception de la bande de filigrane du dessus, ne datent que du siècle dernier. Les avant-bras tendus à l'horizontale et les mains, tenant chacune un petit tube destiné à recevoir une fleur, datent du XVIème siècle. On ignore aujourd'hui le geste d'origine attribué à la sainte. L'époque gothique l'enrichira de diverses pièces d'orfèvrerie provenant des dons des pèlerins. La monstrance du XIVème siècle, placée sur la poitrine, permet d'apercevoir la relique par une ouverture quadrilobée.
La restauration de 1955 dévoilera que les deux blocs de bois d'if, grossièrement taillés à partir du tronc d'arbre et servant de support aux minces feuilles d'or du revêtement, s'arrêtent au niveau du cou. La tête, d'un or différent et trop grosse pour le corps, renferme le chef de la sainte. Les archéologues admettent aujourd'hui que cette tête, antérieure à la statue, appartenait sans doute à un empereur romain du Bas-Empire.
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