METADEC PASSION - C-SCOPE UNIVERS

La première fois que je poussais la porte de ce beau magasin qui était alors le distributeur exclusif C-SCOPE pour la France, c'était en 1980, avec mon père qui m'offrait mon premier détecteur de métaux le VLF-TR 750 D, un détecteur mi de gamme, avec lequel j'allais faire des années de prospection dans la Somme à une époque où il n'y avait aucune interdiction dans ce département. Et que de découvertes je fis avec ! A l'époque ce détecteur coutait cher, il valait au catalogue de 1980 : 1560 Francs. Un trésor en soi pour qui n'avait pas trop de moyens et un investissement passion qui demandait quelques sacrifices pour le tout jeune homme que j'étais.

Les années passèrent et en 1997 je passa au CS 990 avec sa forme étrange en "cou de canard" ou style "star Trek" selon ! J'avais donc gardé 17 ans mon premier détecteur, que j'avais utilisé intensivement et en 2019 il fonctionne toujours comme au premier jour, mais je ne m'en sers presque plus compte tenu du fait que depuis j'ai utilisé des machines SCOPE beaucoup plus performantes et puissantes avec lesquelles j'ai eu un véritable coup de foudre qui n'a pas cessé depuis. Découvertes et plaisir de détecter étant pour moi conjugué parfaitement avec les Metadec 1 et 2, les Promet 1 et 2 ou encore le "petit" CS 990 ! et j'en passe...

Je me liais alors d'amitié avec le Directeur de la S.O.C.E. Monsieur Gérard Fraenkel, un "monsieur" comme ont dit, toujours aimable, et ayant une vraie politique commerciale pour SCOPE en France et un authentique passionné de prospection. Il fut l'un des premiers en France à commercialisé à grande échelle des détecteurs, puisque dans ce domaine, son activité C-SCOPE commença en 1974 !!! avec les tous premiers détecteurs d'alors. D'ailleurs à l'époque on ne parlait pas de C-SCOPE mais de "Candle Scope" littéralement en anglais "La bougie qui examine", un titre presque romantique très "British".

Plus tard par contraction, par commodité, par modernisme, on transforma le nom de Candle Scope en "C-SCOPE" qu'il a gardé depuis des décennies. 

Vers la fin des années 1990 et jusque vers 2008, je rédigeais des banc d'essai pour M. Fraenkel, sur les différents détecteurs de la gamme d'alors. J'ai du écrire plus de 200 pages à ce sujet, dans un volumineux courrier que j'adressai alors. Je me souviens de l'imposant dossier qu'il avait sur mes bancs d'essai.

Puis je participai à la rubrique de l'actualité trésoraire et des prospections sur le terrain avec des SCOPE pour le site de la S.O.C.E.-C-SCOPE "détecteurs.fr" qui depuis a été vendu à un commerçant du Sud de la France, avec l'arrêt de l'activité de la S.O.C.E. dans le domaine des détecteurs, et qui n'a plus rien à voir avec ce qu'était le site à l'origine ! D'ailleurs ce commerçant n'est plus du tout exclusif C-SCOPE et propose une multitude de marques. C'est de bonne guerre au XXIe s où la concurrence fait rage et ou pour survivre on ne peut plus comme jadis ne proposer qu'une seule marque de détecteurs. Mais attention la quantité n'est pas la qualité dit le proverbe.

Je me liais d'amitié également avec M. Jacques Bonnet le Directeur commercial, avec qui j'allais sur le terrain prospecter en Forêt de Retz dans l'Aisne, et bien sûr William le technicien de C-SCOPE qui m'a révisé et sauvé plus d'un détecteur vintage de ma collection et qui m'a appris bien des choses sur les différences au sein de la gamme SCOPE et même quelques comparaisons intéressantes avec des Tesoro, des White's, des Garrett, des Fischer de l'époque et même les premiers Minelab qui commençaient déjà à être "agressif" sur le marché.

C'est William qui m'avait expliqué que le METADEC 1 et le METADEC 2 étaient parmi les détecteurs les plus puissants jamais crées par SCOPE à l'époque, et que déjà ancien en 1998, ils pouvaient rivaliser avec n'importe quelle machine de détection électromagnétique de 1998 y compris les premiers Minelab.

M. Jacques Bonnet, directeur commercial du département détecteurs de la S.O.C.E. en 2004

Derrière lui en vitrine les "détecteurs de poche" de C-SCOPE respectivement de gauche à droite : CS 330 (avec discriminateur), CS 220 (tous métaux) et CS 550 (tous métaux) La S.O.C.E. exposait en vitrine des moyens de gamme et des entrées de gamme, par contre en intérieur dans des boxes soigneusement rangés et exposés des mi et hauts de gamme, comme les CS 8 SST, les CS 1220, les CS R1 newforce et autres CS 1220 R, CS 1 M (ce dernier avait un pouvoir de séparation des cibles exceptionnels, capable de détecteur une petite monnaie à côté d'un gros clou), etc.

William teste ici le TR 800 un détecteur Candle Scope totalement vintage, de 1978, avec la fameuse palette noire à motif de "poisson", en fait le moulage des bobines de détection qui donnait cette forme en "fish". Note : remarquez à l'arrière plan les deux affiches sous cadre des Metadec 2 et 1220 B, qui furent très vite des légendes et sans doute les meilleurs détecteur de métaux de la fin des années 1980.

Je cherchais le TR 800 à l'époque, car j'avais appris que c'était l'un des détecteurs de métaux favoris d'un chasseur de trésor britannique et gentleman  hélas disparu, M. Philip Connolly. 

Ci-dessus M. Philip Connolly vers 1978 avec son TR 800

Heureusement William possédait les schémas des cartes électroniques du TR 800 de 1978 !  Et il a pu régler ce vieux TR 800 de 26 ans d'âge en 2004 et de 41 ans d'âge en 2019 ! aux petits oignons.

Gros plans sur une toute petite partie des schémas électroniques du TR 800

Après une heure environ de réglages, de vérifications de l'électronique, mon TR 800 était prêt pour partir à la chasse aux Trésors comme en 1978 ! A l'arrière plan la boite blanche d'un CS 2 M qui était alors vendu à un client. En 2004 C-SCOPE choisi la discrétion pour les emballages de détecteurs de métaux, qui ne portent aucun signe distinctif de la marque mis à part une discrète référence du modèle sur le haut du conditionnement.

Me voici à l'époque avec mon tout neuf TR 800 remis en état de marche !

William sera étonné par la bonne puissance de ce "vieux" détecteur de métaux Candle Scope. Il est en effet équivalent à un CS 660 en terme de puissance, même un peu au-dessus au vu des tests effectués à l'époque en magasin. Cela ne l'étonne pas que feu P. Connolly, ait pu trouver tant de choses en Angleterre avec ce TR 800. Mais il a un inconvénient : la tête noire "fish" est très lourde, elle est littéralement blindé par rapport aux autres palettes que fabriquera plus tard C-SCOPE et qui sont pourtant déjà très solides.

Sur le TR 800 comme sur les autres détecteurs plus anciens de C-SCOPE, on ressent la descendance militaire dans cette palette où les premiers détecteurs étaient ni plus ni moins que des appareils à usage militaire comme chacun sait. Du coup malgré sa canne en "S" parfaitement équilibrée, le TR 800 est très lourd à l'usage sur de longues heures de détection. Cela muscle le bras et je l'ai trouvé plus difficile à manier sur le temps passé dans un champ qu'un Metadec pourtant lourd.

Note : a l'arrière plan à gauche en vitrine un CS R1 newforce qui restera le leader de la gamme jusque tout récemment où le CS 6 Mxi l'a supplanté au sein de la gamme. C-SCOPE va sortir très bientôt un nouveau détecteur digital le CS 6000 EVO, qui devrait reprendre le créneau laissé vaquant par les CS 1220 R et CS R1.

Sur cette photo Jacques Bonnet le directeur commercial, avec derrière lui la magnifique photo d'un trésor monétaire découvert en Grande-Bretagne avec un C-SCOPE en 1978.

Je n'en reviens pas encore que ce TR 800 fonctionne ! merci William.

Sur le terrain, le TR 800 malgré son âge s'est révélé excellent, la discrimination de 1978 est déjà très au point dans ce modèle, il discrimine parfaitement les ferreux, je ne la trouve pas plus mauvaise ou meilleure que celle des détecteurs en usage alors en 2004. Sa puissance est des plus correcte en terme de profondeur, il va chercher des cibles à des moyennes de 25 cm, pour de gros objets (une grosse casserole en aluminium), il peut descendre jusqu'à 80 cm ce qui était considérable pour l'époque, et enfin pour une grosse masse, genre des cerclages de tonneaux, il peut descendre à 1 m et certainement légèrement plus selon les masses et le terrain.

Cela m'étonne pas que ce chasseur de trésors anglais ait trouvé des éléments précieux avec son TR 800. 

Par contre comme je le disais plus haut, le poids de la tête de détection est un véritable handicap. Ce n'est pas un détecteur fait pour les ados à moins d'être le fils de Rambo, ou pour les dames, il faut être endurant  pour le manier sur de longues heures dans un champ. C'est la raison pour laquelle je ne l'ai plus utilisé depuis et que le garde dans ma collection. Je l'utiliserais certainement encore pour le "fun" mais je préfère mes Metadec ou mon 1220 B ! ou mon plus récent CS 1220 R.

Mais en 1978 c'était une belle machine, qui malgré son poids, permit "d'inventer" beaucoup de choses en Grande Bretagne et peut-être en Europe où il fut vendu par la S.O.C.E.

En 2019 la S.O.C.E. a cessée son activité des détecteurs de métaux depuis déjà quelques années. Je rappelle pour mémoire que M. Gérard Fraenkel fut l'un des premiers vendeurs de détecteurs de métaux en France à usage civil des 1974. Il a connu de nombreux autres revendeurs maintenant disparus depuis très longtemps comme la SFRM qui était le distributeur exclusif de White's et de Bothoa (une marque française disparue voici presque plus de 40 ans).

Sans la S.O.C.E. un scopiste comme moi se sens quelque peu orphelin, c'était quand même autre chose d'avoir un revendeur historique, dont les employés connaissaient sur le bout des doigts toute la gamme SCOPE depuis les origines, jusqu'à la concurrence pour faire des comparaisons. De nos jours nous avons Internet et la débrouille pour mettre à jour les "vintages" C-SCOPE. Certes il reste encore quelques revendeur à l'ancienne, mais l'exclusivité C-SCOPE n'est plus qu'un souvenir et souvent on privilégie XP DEUS sur tout le reste, cocorico certes, mais bon, quand sur terrain on peut encore coiffer au poteau des appareils ultra sophistiqués avec un détecteur C-SCOPE de la grande époque : cela à du panache, du rêve, c'est sportif.

Je dois aussi apporter ici un autre témoignage importante, à l'époque, au début des années 2000, je me souviens que William m'expliquait que les détecteurs vendus en Europe étaient tous bridés, ils détectaient moins profond que les anciens. D'où également cet engouement pour les détecteurs des années 1980 qui eux n'étaient pas bridés. Ce bridage des cartes électroniques étaient-ils réel ou une légende urbaine ? William pensait que c'était une réalité sur des appareils, sans qu'on le dise aux clients.  D'où l'explication d'un METADEC de 1980 pouvait battre à plate couture n'importe quel détecteur de Tesoro par exemple ou de White's et même des premiers XP... 

A ce propos le CS 8 SST fut bridé dans la seconde série, car il était tellement puissant qu'il émettait des signaux instables exactement comme le Metadec 1 en mode G-MAX. Ici c'était un soucis de confort technique, mais pas semble-t-il un bridage.

De nos jours qu'en est-il? Avec le recul, je pense que cette histoire de bridage était peut-être une légende, est-ce que quelqu'un qui lit ces lignes en a-t-il entendu parler et quelle est votre opinion à ce propos?  Car je n'ai jamais vu à ma connaissance de texte de loi qui demande de brider des détecteurs de métaux, par contre les textes pour l'interdiction de la détection étaient et sont encore nombreux.

La S.O.C.E. je n'y travaillais pas en tant qu'employé, mais je collaborai avec toute l'équipe de bon coeur, par ma passion des C-SCOPE, j'ai beaucoup beaucoup écrit pour eux, fait des tests, etc. Il était même question d'ouvrir des séances de formations aux détecteurs de type R1, 1220 R et CS 8 SST avec des clients sous ma responsabilité, mais cela ne s'est hélas jamais fait.

La maladie m'a rattrapé plus tard, et j'ai du tout abandonner. J'ai mis de longues années avant de me rétablir totalement. D'où ma disparition dans la sphère des passionnés de détecteurs de C-SCOPE.

Maintenant que je suis revenu, les choses ont bien changées, les années ont passées, je constate une éclosion de marques, des alignements de toute marques sur un type de détecteur semblable aux ACE de Garrett. De gros détecteurs de fabrication Turque présentés comme des "ultimes machines", mais j'ai bien l'impression qu'un bon vieux Metadec serait capable de faire "du mal" sur le terrain à ces "gros détecteurs" ! 

J'ai vu que Minelab a développé toute une gamme de détecteurs d'entrée de gamme, qui n'existaient pas lors du lancement de leurs premiers détecteurs BBS, White's continue à faire de belles machines, et j'ai appris avec un petit pincement la fin de TESORO qui était "le meilleur ennemi" de C-SCOPE (merci Bengunn pour m'en avoir informé). Je me souviens encore que les vendeurs de TESORO les présentaient comme les détecteurs qui allaient supplanter les vieux SCOPE... que leur discrimination était supérieure aux SCOPE (ce qui était faux je m'étais battu à l'époque pour prouver le contraire) . La marque qui devait supplanter SCOPE,  l'histoire en a décidé autrement. J'adorai me mesurer à des collègues qui avaient des Tejon ou des Silver Sabre, avec mes mieux Metadec ou mon récent CS 1220 R ! Et ils étaient sympa ces petits détecteurs en format boite d'allumette. C'est dommage pour cette marque américaine.

Fischer existe toujours et développe des détecteurs qui semblent très intéressant, renouant avec leur tradition de détecteurs robustes et puissants. Vous vous souvenez certainement vous les anciens du Fisher 1265 X qui avait la faveur de beaucoup en France et dans le reste du monde. Et enfin je vois l'éclosion un peu partout sur le WEB de détecteurs bon marché, qui me semblent toujours aussi nul que dans les premières années 2000.

Quel sera l'avenir de C-SCOPE ? Il est clair qu'actuellement la marque de Sa Majesté a perdu son leadership mondial, nous ne sommes plus en 1974. Mais malgré tout la marque résiste bien à la modernité, par sa gamme de CS MX, et par son CS 6 MXI qui d'après les retours que j'en ai est excellent. Je pense que C-SCOPE réussira à survivre et qui sait, peut-être à redevenir une marque qui saura s'imposer à nouveau sur le devant de la scène avec des détecteurs innovants et de "rupture". 

L'avenir le dira.

SCOPER JO.